Appel à communications
Le sujet de ce Colloque envisage, de prime abord, d’évaluer les « frontières polémiques », voire les apories esthétiques, plus ou moins visibles, qui sous-tendent, tout au long du Grand Siècle, le dialogue conceptuel entre, d’une part, l’ordre, les règles et les lois et, d’autre part, les « désordres diffus et les incertitudes latentes » (J.-Ch. Darmon), en littérature et dans les arts (peinture, architecture, musique, etc.). La critique contemporaine ne cesse en effet de montrer la fragilité des définitions absolues de cette période (dont celle d’un absolu de la Littérature), en essayant d’exaucer les valeurs d’un Classicisme au pluriel, englobant les différentes « manières » de concevoir le naturel et le goût.
Les « querelles » qui traversent le siècle ainsi que l’« aporie de la crédibilité » (P. Pasquier), émanant des lectures et des pratiques asymétriques de la Poétique d’Aristote, légitiment ainsi la mise en question d’une grille épistémique rigide d’analyse des formes, et par conséquent l’ouverture au pouvoir apparemment paradoxal des mineurs, des minorités, des marginalités. Re-contextualiser, dans ce cadre, les genres, les modalités de la pensée, les courants esthétiques au XVIIe siècle, réévaluer leur rapport au pouvoir absolu, revoir la tension intermittente entre « l’ordre et le chaos » (G. Spielmann) faisant de la notion de « frontière » un concept-clé de la dynamique littéraire, culturelle, sociale du siècle de Louis Le Grand, constituera le défi de ce colloque pluridisciplinaire.
L’appel au dialogue entre chercheurs, relevant de différentes disciplines, permettra ainsi d’établir, a priori, des axes thématiques diversifiés mais qui s’entrecroisent du point de vue épistémologique :
i) genres « mineurs » dans les arts : littérature, musique, peinture, architecture, etc. ;
ii) la critique des « mineurs » aujourd’hui ;
iii) auteurs/artistes « mineurs » – frontières du canon ;
iv) art officiel/art marginal (ou déviant) ;
v) la « manière » : le « bon goût » et l’« extravagant » ;
vi) le Classicisme/les Classicismes ;
vii) minorités de la pensée (sexes, races, religions, morale, etc.).
Seront donc engagés des débats autour de la centralité traditionnelle du XVIIe siècle, des lieux esthétiques et éthiques de la « raison » et de l’ «émerveillement » (R. Zuber), du sens de l’hybridisme des formes et des formules artistiques, partant d’un ensemble critique assez vaste qui, entre la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle, a mis en relief le pouvoir des « marges » dans l’analyse du Classicisme, voire des Classicismes du Grand Siècle.
Comité scientifique :
Marta Teixeira Anacleto, José Augusto Cardos Bernardes, Ofélia Paiva Monteiro (Univ. de Coimbra)
Buford Norman, Pierre Ronzeaud
Prière d’envoyer vos propositions de communication (250 mots maximum, pour une communication de 20 minutes), accompagnées de votre nom, de votre affiliation institutionnelle complète et d’un bref descriptif de vos travaux récents, à Marta Teixeira Anacleto (marta@fl.uc.pt), d’ici au 15 octobre 2015.